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Garry Winogrand

  • Photo du rédacteur: Sharlie Evans
    Sharlie Evans
  • 13 févr. 2019
  • 3 min de lecture

Garry Winogrand est un photographe américain né le 14 janvier 1928 à New York et mort en 1984 au Mexique, célèbre pour ses instantanés noir et blanc dressant un vibrant portrait des Etats-Unis des années 1950 au début des années 80. Il est sans conteste l’un des maîtres de la street photography, déambulant en rue, l’appareil toujours chargé et en main. Ses images sont d’une netteté implacable, avec de forts contrastes.

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Winogrand développe une photographie plutôt intrusive, décomplexée. Il travaille au grand angle, ce qui lui permet une grande profondeur de champ qui le dispense de tout réglage de mise au point (grâce à un réglage sur l’hyperfocale).  Ce temps gagné à la prise de vue lui permet de déclencher vite, de surprendre des situations où l’ironie, l’humour, la surprise, l’agressivité et même une certaine poésie sont saisis dans l’instant.  Le travail en extérieur permet en outre de disposer d’un grande luminosité et donc de temps de pose très courts, ce qui achève de donner un aspect tranchant à ses images. La légende dit qu’il sortait avec 10 rouleaux de pellicule et ne rentrait chez lui que lorsqu’ils étaient tous remplis d’images latentes.

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New-York World’s Fair, New-York, 1964 – ©Garry Winogrand


La rue est un endroit qui lui permet d’aborder un large panel de situations : les catégories sociales et les origines culturelles s’y mixent, les hommes politiques y défilent, les stars y prennent des bains de foule, hommes et femmes y font leur parade amoureuse. Il a l’intuition de l’influence des médias dans les comportements sociaux, et traque chez ses contemporains la relation étrange entre intimité et acceptation du jeu social.

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New-York, 1961 – ©Garry Winogrand


Ce qui intéresse Winogrand, c’est l’image, seulement l’Image. Son propos, c’est « l’esthétique du surgissement photographique » (Gilles Mora), c’est de savoir « à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées » (Winogrand). Cette formule, énigmatique elle-même, résume son intention : non pas connaître les gens, rentrer dans leur intimité, chercher à composer quelque chose qui ait un sens, mais plutôt rester l’étranger, celui qui passe et qui voit, puis qui donne à voir.

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New-York, vers 1955 – ©Garry Winogrand


Photographe pulsionnel, Winogrand déclenche donc vite, avec un geste dégagé qui surprend les personnes qu’il photographie. Elles ne sont jamais vraiment sûres qu’il y a eu photographie, ce qui permet de désamorcer de nombreux conflits liés à son approche agressive. Il peut ainsi travailler dans la foule, la ville, de très près, parfois à moins d’un mètre de ses sujets.

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New-York – ©Garry Winogrand


Les tirages sont nets et contrastés, donnant aux images un aspect graphique et une grande présence à l’image. Winogrand considère les tirages comme disjoints de l’acte photographique lui-même

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Circle Line Statue of Liberty Ferry, New-York, 1971 – ©Garry Winogrand


Winogrand cherche la beauté dans l’instant et sous toutes ses formes. Il la trouve dans l’éclat de rire d’une jeune femme croisée sur une avenue new-yorkaise, dans les tenues les plus extravagantes de cette époque de libération des corps et des esprits, dans un plongeon en pleine nature, dans la pause cigarette partagée par quelques-unes, dans l’attente qui semble rapprocher deux femmes de part et d’autre d’une image, dans la détermination de celles qui prennent la parole en public, manifestent dans les rues…

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New-York, 1972 – ©Garry Winogrand


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