Joel Meyerowitz
- Sharlie Evans
- 14 févr. 2018
- 2 min de lecture
Joel Meyerowitz est un photographe américain qui, par son travail en couleur, a révolutionné l’histoire de la photographie. Né en 1938 à New York, c’est à la suite d’une rencontre en 1962 avec Robert Frank qu’il commence à photographier la ville en noir et blanc avec un 35mm. Autodidacte, il commence à travailler comme photographe freelance à temps plein en 1963, prenant des photos de New York City, en intérieur et extérieur. Mais ce n’est qu’au début des années 1970 qu’il se consacre exclusivement à la couleur.
Utilisant alternativement un appareil 35mm et une chambre Deardorff 20×25, Joel Meyerowitz développe à travers ces deux formats, qui définissent deux langages différents, une écriture originale. Il capture “l’instant décisif” avec son appareil 35mm, et révèle la beauté du réel en utilisant un temps beaucoup plus long avec la chambre grand format. C’est parfois une cacophonie chromatique qu’il impressionne. Ou un moment de poésie : ce couple s’éloignant de dos dans des volutes de fumée…

“Camel coats”, 5th Avenue, New York City, 1975 – ©Joel Meyerowitz
Joel Meyerowitz capte des scènes saugrenues de la Big Apple, comme ici le visage de la caissière d’un lieu de spectacle dissimulé ou remplacé par un Hygiaphone… Anonyme et sans identité Meyerowitz la dépersonnalise alors qu’elle est paradoxalement tout le sujet.

Untitled, New-York City, 1963 – ©Joel Meyerowitz
Joel Meyerowitz est l’archétype du New Yorkais cultivé qui a embrassé son époque avec curiosité et empathie. Par son travail en couleur, il a révolutionné l’histoire de la photographie. À l’instar de William Eggleston ou de Stephen Shore, il a influencé de jeunes générations de photographes et particulièrement l’école allemande de Düsseldorf.

Untitled, New-York City, 1963 – ©Joel Meyerowitz
Son objectif saisit des scènes dramatiques ou tragiques, comme à Paris en 1967, la chute à terre d’un passant qu’une foule d’hommes et de femmes observe interdits, ou indifférents…

Untitled, Paris, 1967 – ©Joel Meyerowitz
Sur ce cliché, quelques habitations et une voiture se distinguent sur la droite, longeant une route déserte plongeant vers l’océan qui se profile à l’arrière-plan, tandis qu’en son centre, émerge la lumière émise par le néon vert d’une cabine téléphonique postée à côté d’un poteau électrique et d’un panneau sur lequel figure le mot « COTTAGES ». Une lumière artificielle et urbaine posée là, tel un ver luisant, au cœur d’un paysage éclairé d’une lumière naturelle révèle la richesse chromatique du lieu et la plénitude qui en émane à la tombée du jour, amplifiée par la prise de vue avec une chambre grand format. A bien des égards, cette image emblématise le propos du photographe, qui est de capter « la beauté du réel ».

“Roseville Cottages”, Truro (Massachussets), 1976 – ©Joel Meyerowitz
Joel Meyerowitz a eu l’autorisation exceptionnelle de faire des images pendant neuf mois, dans les ruines du World Trade Center à New York, après le 11 septembre 2001. Il voulait laisser des documents sur l’événement, pour les générations à venir. En couleur bien sûr.

“Five more found”, New-York City, 2001 – ©Joel Meyerowitz
Pour en savoir plus sur Joel Meyerowitz : Polka Galerie
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