William Eggleston
- Sharlie Evans
- 21 mars 2018
- 2 min de lecture
William Eggleston est un des pionniers de la photo couleur américaine.
Né le 27 juillet 1939 à Memphis, Tennessee, William Eggleston achète son premier appareil photo en 1957, peu avant sa découverte d’Henri Cartier-Bresson. Il travaille d’abord en noir et blanc : à cette époque, la couleur est considérée comme vulgaire et les artistes la laissent aux publicitaires ou aux amateurs. Il s’attache essentiellement à capter le monde ordinaire du sud américain qu’il voit autour de lui, le décor du quotidien au sud des Etats-Unis, un environnement de voitures, de stations essence, de supermarchés, de “diners”.

Cette image, William Eggleston la considère comme sa ” première ” photographie couleur. A la manière d’un snapshot, l’artiste photographie ce qu’il voit et ose poser son regard sur ce qui intéresse très peu le commun des mortels. En obligeant les gens à s’arrêter sur ce que la société ne voit pas, il fait naître ce qu’Adam D.Weinberg appellera la « caméra démocratique ».

“Supermarket boy with carts”, Menphis, 1965 – ©William Eggleston
William Eggleston est un photographe du quotidien. À travers son objectif, il capture des fragments d’ordinaire comme ici une station service en plein soleil. Il n’existe pas de hiérarchie entre ses sujets, chaque événement par sa banalité mérite d’être figé par l’appareil.

Untitled, Memphis – ©William Eggleston
Dans la mouvance du pop art et de la Factory, William Eggleston est témoin de la naissance de la société de consommation et capture ses symboles. Allant des fast-foods aux supermarchés, il saisit en cadre serré les débuts de cette nouvelle ère.

Untitled, Memphis, 1965-1968 – ©William Eggleston
Le tricycle est décrit ici comme chose la plus importante au monde. Pour faire la photographie, Eggleston a adopté un point de vue encore plus bas que le niveau des yeux du propriétaire du tricycle, afin de nous donner une vision claire entre ses roues de la berline “adulte” garée dans la rue en face.

Untitled, Memphis, 1970 – ©William Eggleston
Photo extrait du portfolio “Los Alamos” (1965-74) : “Les objets dans les photos sont naturellement pleins de la présence de l’homme”. – William Eggleston

Untitled (Glass in airplane), 1965-1974 – ©William Eggleston
Dès 1965, en parallèle du noir et blanc, William Eggleston commence à photographier en couleur, parce que le monde est en couleur, dit-il. Il découvre l’usage de la technique de tirage par dye-transfer (à partir d’une diapositive, on fait trois négatifs noir et blanc à travers trois filtres et on les colore pour imprimer l’image). Une technique, utilisée en publicité, qui produit des couleurs intenses, profondes, saturées qu’il adopte en 1972.

“The Red Ceiling”, Greenwood, Mississippi, 1973 – ©William Eggleston
Pour en savoir plus sur William Eggleston : Fondation Henri Cartier-Bresson
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